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Quelques réflexions sur le patriotisme américain Le 4 juillet est le jour national américain. Un jour, en France, comme un autre pour se lamenter de leur patriotisme regrettable. Une critique de films illustre cette prise de position par rapport aux Américains. Quand sortit La Chute du Faucon Noir, la critique du "quotidien de référence" descendit le film en flammes, et dans la foulée, elle lâcha une bordée sur En territoire ennemi. Pourquoi? Parce que ces films étaient mal filmés? Non. Parce que le jeu des acteurs était approximatif? Non. Parce qu'ils prenaient des libertés avec la vérité? Non plus, en tout cas pas trop : tous deux étaient basés sur des faits réels (l'un évoquait l'hécatombe des populations en Somalie et l'autre parlait des charniers serbes des guerres dans l'ex-Yougoslavie).
Pour revenir à la scène internationale proprement dite, un grand quotidien français se demande si on ne doit "pas craindre l'instauration d'une Pax americana". Est-ce qu'on rêve ici ou quoi! La raison pour laquelle je trouve cette accusation profondément offensante est que pendant quatre années, la guerre a sévi chez les ex-Yougoslaves. Il y a eu des meurtres, des tueries, et des viols. Des crimes, des charniers, et un génocide. Maintenant, enfin, la communauté internationale a su y mettre fin (mais pour combien de temps — l'avenir nous le dira). Mais parce que ce sont les Américains qui y ont mis fin, on s'abstient de s'en féliciter. De mémoire d'homme, les Serbes sont parmi les pires criminels à mener une guerre en Europe depuis 1945, et leur carrière est terminée, du moins pour le moment. Mais pour quel danger s'alarment certains Européens? Que la paix soit venue des Américains… Le Patriotisme U.S.Je comprends tout à fait l'ironie cinglante à propos du patriotisme US, tant de la part de contestataires américains que d'habitants d'autres parties de la planète. Après tout, l'Amérique n'est-elle pas cet ensemble dont "l'existence même est un crime" et n'est-elle pas à la racine de tous les malheurs du globe de ces dernières 50 années? Si cela est vrai, alors le patriotisme ne peut être qu'un leurre dangereux ou une espèce de maladie ou de superstition, des gens qui croient — comme ils sont ridicules! — aux sorcières et aux bonnes fées. Des amis à moi reviennent des États-Unis avec le même sentiment d'exaspération à la bouche : comment peut-on être aussi patriotique, c'est-à-dire aussi superstitieux?
Quant aux alarmistes qui préconisent aux Américains (et aux autres) de ne pas faire l'amalgame entre les terroristes et l'Islam, soit — pour le plus grand bonheur du monde — leur appel a dû être entendu. Ou alors… les Américains ne seraient peut-être pas si débiles, et retardés, que veulent bien le croire les alarmistes en question (qui, de ce fait, ne seraient peut-être pas, contrairement à ce qu'ils semblent penser, les seuls à être assez intelligents pour ne pas faire d'amalgames inconsidérés). En effet, quand on fait valoir que George W Bush a fait un discours dans une mosquée américaine, ou qu'il ait observé le Ramadan, ou qu'il ait évoqué un plan Marshall pour l'Afghanistan, on étouffe de rire ou de mépris, car évidemment cela ne peut être que du pipot. Or, contrairement à certains pays de l'Europe, l'Amérique ne rengorge pas de mosquées (ou de synagogues) brûlées et violentées. Nous avons vu qu'en creusant un peu, les activistes ne s'avéraient pas toujours être aussi neutres, idéalistes, et cohérents qu'ils semblent le croire eux-mêmes, mais présentaient bien des inconsistances, tout comme les Américains qu'ils critiquent. Il en est de même avec le nationalisme. Par contraste avec l'ironie exprimée à l'encontre du patriotisme américain (et des pays occidentaux), ils semblent souvent s'émerveiller devant la fierté nationale des PVD quand leurs peuples (ou plutôt, leurs leaders) évoquent leurs "aspirations nationales" et la construction et l'avenir de leurs nations.
"Grim determination" : voilà une description du ton de l'Amérique patriotique bien meilleure que la caricature qu'a écrit la pacifiste Dana Burde — "les cris assourdissants réclamant la guerre et la vengeance, combinés à la censure médiatique, ont quasiment noyé les quelques voix qui existaient à gauche" (soit les seules voix qui font preuve de raison et de philosophie, évidemment) — caricature dont la teneur a été reprise dans les journaux français, européens, et arabes. Mais ce n'est pas seulement en temps de guerre que le patriotisme est plutôt low-key. Alors que nombre de pays favorisent les défilés militaires, le Fourth of July est avant tout la fête ; oh, certes il y a une flag ceremony avec une poignée de militaires présents (un de chaque service — army, navy, air force, marines), mais c'est avant tout la fête, avec des barbecues de hotdogs, de hamburgers, et de spare ribs, des jeux, et un feu d'artifice.
Les Européens évoquent alors certaines expressions des Américains : "face à la vision d'un monde partagé entre « bons » et « méchants », les Européens ont beau jeu de réclamer une analyse plus sophistiquée des relations internationales." Surtout, ils citent la phrase de George W Bush : "Nous sommes bons".
D'un côté, vous avez les abrutis (les Américains) et de l'autre, vous avez les sages (les Européens). En fait, le weblog que vous avez devant les yeux est très consciemment un weblog faisant état à ce que je tiens pour l'évidence même, que la politique des Américains est loin d'être aussi diabolique qu'on le prétend, tandis que celle prônée par les Européens est loin d'être aussi pure, salutaire, et avant-gardiste qu'on le dit. (Avec preuves à l'appui.)
Je souhaite a tout le monde a happy Fourth of July! July 4, 2004
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© Erik Svane |